La mobilité électrique dans les starting-blocks

Claude Ricaud5 questions à Claude Ricaud, Directeur de l’Innovation Schneider Electric, sur le déploiement concret du véhicule électrique en France.

Le prix des véhicules électriques, la peur de la panne… ont longtemps freiné la mobilité électrique. Comment ces ″a priori″ sont-ils tombés ?

Côté prix, les choses s’arrangent. L’offre croissante de véhicules s’accompagne d’une compensation par le bonus à l’achat consenti par les constructeurs, eux-mêmes soutenus par la loi sur la transition énergétique.
Pour ce qui concerne l’autonomie des véhicules électriques (150 km), c’est un faux problème. La plupart des usagers roulent moins de 50 km par jour, ils disposent de longues plages horaires pour recharger et le nombre de points de charge augmente rapidement sur le territoire français pour se trouver à moins de 50 km du travail ou du domicile de chaque conducteur.

Les usagers sont-ils prêts à accueillir la mobilité électrique ?

La nécessité du passage à une mobilité ″propre″ est devenue une évidence aujourd’hui. L’Etat a mesuré l’urgence de déployer les infrastructures de recharge sur le territoire national. Non seulement l’Elysée et les ministères se sont équipés de bornes électriques mais en plus une nouvelle loi adoptée en mai 2014 vise à doubler le nombre de points de charge en France. Des grandes entreprises prévoient également d’installer des bornes de recharge sur leurs sites. Ainsi, EDF et ERDF ont confirmé leur intention d’implanter un millier d’infrastructures de charge pour véhicules électriques, dans leurs agences commerciales et sites industriels.

La production d’électricité sera-t-elle suffisante pour absorber les besoins d’énergie des véhicules électriques en cas de déploiement massif ?

Tout à fait ! Sans recours plus important à l’énergie nucléaire ou aux centrales à charbon, notre infrastructure de production, transport et distribution de l’électricité est déjà capable de servir le parc de 2 millions de véhicules électriques en circulation visé par la France en 2020.

Ce parc aura-t-il néanmoins un impact sur le réseau électrique ?

Absolument. Si tous les véhicules sont en charge à 19h, plus de 6 GW seront nécessaires, soit une charge supplémentaire de près de 8 %. La solution : piloter intelligemment la consommation des véhicules électriques la nuit et la moduler automatiquement, en fonction du réseau ou de l’installation électrique du bâtiment.

Le véhicule électrique peut-il utiliser les énergies renouvelables ?

Oui, d’autant que le véhicule électrique pourrait stocker l’électricité éolienne qui est aujourd’hui dissipée la nuit, en pure perte. Non seulement tout est prêt pour accueillir l’usage des véhicules électriques mais il permettrait en plus d’exploiter au mieux la production aléatoire des énergies renouvelables. Alors pourquoi attendre ?

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