Public et privé se mobilisent pour faire face à la crise sanitaire (2/2)

Aux côtés des soignants, les industriels aussi se mobilisent pour seconder les structures de santé en apportant leurs ressources, en termes de moyens, de compétences et de savoir-faire dans le contexte de la crise sanitaire actuelle. C’est le cas d’Airbus, Mac Valves et Schneider Electric, qui travaillent main dans la main avec le Fonds Fédération Hospitalière de France pour concevoir et fabriquer des respirateurs artificiels adaptés aux besoins des patients. Cet article est le second témoignage d’Enguerrand Habran, Directeur Recherche & Innovation du Fonds FHF, interviewé par Fabrice Broutin, Directeur Santé chez Schneider Electric, qui en profite pour décrire la coopération étroite entre les trois industriels et l’organisme de santé.   

Fabrice Broutin : Enguerrand Habran, quelles sont aujourd’hui vos priorités suite aux enseignements de cette crise ?

Enguerrand HabranEnguerrand Habran : Il est encore un peu tôt pour parler des enseignements, mais nous avons avant tout constaté la mobilisation générale des équipes de santé et l’entraide formidable entre les unités de soin privées et publiques. Continuons ainsi. En revanche, il est clair qu’on a été un peu pénalisé en début de crise par la centralisation des activités en France. Pourtant, cette centralisation a un atout fort pour nos citoyens : la garantie de bénéficier de la même qualité de soins partout sur le territoire et dans tous les hôpitaux français.

Nous allons évidemment nous investir pour limiter l’épuisement de nos ressources humaines, surtout avec le risque d’une deuxième vague de contamination après le déconfinement. Le personnel médical est surmené. Il tient à coups d’applaudissement et de petites et grandes victoires dans les services face à la maladie. Nous devons préserver toutes nos ressources et c’est pour cela que nous allons nous intéresser de près aux risques de psycho-traumatisme chez les soignants comme je l’ai expliqué.

FB : Au-delà des ressources humaines, quels sont vos projets plus techniques ?

EH : Après la crise, nous allons renforcer encore notre transformation digitale. C’était déjà une priorité avant, mais le besoin de coordination, de remontée de données et d’interopérabilité s’est accentué aujourd’hui. Le ministère a réalisé un grand pas en avant à ce propos, en créant une délégation dédiée et en fédérant toutes les meilleures volontés sur le sujet. Il ne faudra pas baisser les bras ensuite et il conviendra vraiment d’imposer une norme d’interopérabilité pour que tous les établissements puissent communiquer ensemble.

Parmi nos priorités, nous travaillons actuellement sur un projet de respirateurs avec Airbus, Mac Valves et Schneider Electric. Le cahier des charges pour ce respirateur a été défini en relation étroite avec les médecins anesthésistes des services de réanimation. Nous avions besoin d’un automaticien et Schneider Electric a été rapidement identifié comme l’expert qu’il nous fallait dans le cadre de ce projet. Nos échanges sur les définitions techniques avec les ingénieurs de Schneider Electric ont permis de bien avancer sur le projet et de délivrer un premier prototype dès la mi-avril. La réactivité a été au rendez-vous et je considère que nous avons choisi les meilleurs industriels français dans leurs spécialités.

Le point de vue de Fabrice Broutin sur le projet mené avec le Fonds FHF, Airbus et Mac Valves

 « Nous nous devions d’être solidaires. La situation l’exigeait et nous sommes fiers d’apporter notre aide aux hôpitaux. Nous avons donc mis toute notre expertise de spécialiste de l’automatisme au service de ce projet de respirateurs hautement performants, spécifiquement mis au point pour aider les patients atteints des formes graves du Covid19. Une mobilisation avec les structures de santé nous a parue évidente dans le contexte actuel. 

Un respirateur, ce n’est rien d’autre qu’un poumon artificiel disposant de différentes modularités d’automatismes, précisément définies en interrogeant les équipes médicales dans les services de réanimation. Pour répondre au mieux aux spécificités du cahier des charges, nous avons donc mis en place une équipe dédiée, avec plusieurs ingénieurs automaticiens à Toulouse, à proximité d’Airbus, l’intégrateur du projet. Nous sommes tous en phase, très à l’écoute d’Enguerrand Habran et des experts médicaux du Fonds FHF. Après avoir conçu notre démonstrateur, notre intention est à présent de poursuivre le développement et d’amorcer la procédure d’homologation, tout en mettant en place le premier noyau de production. Dès le départ, j’ai senti naître une coopération étroite et un élan sincère entre nous, les industriels Airbus, Mac Valves et Schneider Electric, et l’entité publique, le Fonds FHF. De cette manière, nous avons pu développer une vraie agilité pour avancer vite. C’est la première fois, je crois, qu’une telle coopération a été mise en place aussi rapidement et aussi efficacement.

Ce projet de conception et de fabrication d’un respirateur s’intègre complétement dans la vision stratégique de Schneider Electric, concernant la collaboration étroite et la démarche de co-innovation avec les structures de santé. La santé est en effet un secteur que Schneider Electric a ciblé et nous développons des Solutions et des Services avancés avec des bénéfices Clients identifiés, qui répondent aux besoins des hôpitaux, des cliniques et des EHPADs. Le groupe a lancé il y a plusieurs années déjà la gamme ″EcoStruxure® pour la Santé″, que de nombreux établissements hospitaliers utilisent et apprécient : la Polyclinique Reims-Bezannes, le CHU de Dijon Bourgogne, le CHU de Grenoble Alpes, l’hôpital d’Ajaccio, l’EHPAD des Noisetiers à Angers ou encore le groupement de résidences pour les seniors Médéos. La liste de nos réalisations est loin d’être exhaustive, les projets en cours sont variés et les perspectives d’accompagnement et d’équipement de nouvelles structures de santé sont nombreuses et enthousiasmantes. »

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