Le projet Ariane : une démarche durable et collective pour une maison écoresponsable

Le développement durable est au cœur des objectifs menés par Schneider Electric depuis de nombreuses années. Nous renforçons continuellement nos efforts pour intégrer les considérations environnementales à nos activités tout en accompagnant nos clients et partenaires dans leur démarche écologique. Avec le projet de la Maison Ariane, nous avons participé à la construction d’une maison écoresponsable et innovante qui met au cœur de ses préoccupations la durabilité.

Découvre Philippe PetiotPhilippe Petiot, président du directoire du Groupe CINA, revient sur cette collaboration unique entre les différents acteurs du secteur de la construction et du réemploi.

Le Groupe CINA est multi-métiers et multimarques dans le domaine de la maison individuelle. Il fédère l’ensemble des métiers de la Filière Immobilière en Territoire. C’est l’un des leaders de la promotion immobilière dans le grand Sud-Ouest, en livrant 300 à 400 logements par an et leader de la maison individuelle avec 1500 maisons livrées par an.

Qu’est-ce qui a motivé le Groupe CINA a lancé ce projet de maison Ariane, de maison « cradle to cradle » ?

Historiquement, le Groupe CINA s’inscrit dans une approche de recherche et développement. C’est ce qui nous caractérise, nous identifie et nous distingue d’ailleurs de beaucoup de nos concurrents. Nous investissons dans des produits innovants avec la vocation de les intégrer concrètement dans nos schémas constructifs à destination des clients.

Nous avons toujours travaillé, d’une manière globale, sur la thématique du confort : confort acoustique, sécurité, économie d’énergie et qualité de l’air. Ariane Construction, à l’intérieur du groupe, s’inscrit naturellement dans cette démarche-là.

Avec Ariane, nous sommes positionnés sur une identité autour des sujets environnementaux depuis plus d’une douzaine d’années. Nous avons été distingués par plusieurs prix d’innovation, notamment avec la première maison BBC à énergie positive, la Spring Home, qui offrait design, luminosité et originalité. Cette innovation nous a conduits tout naturellement à participer au challenge et à nous faire les promoteurs de ce projet « cradle to cradle ». C’est autour de cette marque que nous avons relevé le défi qui était lancé par la profession et le Pôle Habitat-FFB. Nous avons concouru et remporté le challenge.

Illustration 3D du projet maison « C2C d’Ariane » - d’Ariane Constructions
Illustration 3D du projet maison « C2C d’Ariane » – d’Ariane Constructions

L’idée était également d’aller un peu plus loin que les démarches éco responsables classiques. Nous souhaitions affirmer une innovation forte contre la culture du jetable en privilégiant les produits recyclés et en nous donnant la capacité de pouvoir recycler tout ce qui avait été utilisé dans la maison. Nous avons toujours à l’esprit la satisfaction du client final à qui nous allons vendre la maison.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de vous associer à Upcyclea ?

Ce projet est une démarche de co-construction avec nos partenaires industriels -fournisseurs. Upcyclea, en tant que plateforme collaborative qui fait référence d’un point de vue de l’ingénierie et de la technicité, nous a permis de fédérer l’ensemble des participants au projet. Chacun a pu déclarer les informations qui étaient propres à ses produits à travers le passeport circulaire. Nous avons ainsi pu entamer une démarche, non plus isolée de constructeur-assembleur, mais associée à tous les industriels et tous les fournisseurs, dont Schneider Electric fait partie.

Certains de ces industriels étaient déjà identifiés « cradle to cradle ». Pour d’autres, l’utilisation de la plateforme Upcyclea les a incités à le devenir. En effet, une fois le passeport circulaire déposé, il permet de justifier de la traçabilité des produits et peut être utilisé pour d’autres projets.

Pour cette maison, nous sommes passés d’une démarche classique de constructeur de maisons individuelles à une démarche collective qui associe toute une chaîne de valeur avec l’ensemble des acteurs. Upcyclea a joué le rôle de pierre angulaire de l’ensemble du projet.

Quels ont été les défis rencontrés pendant ce projet ?

Le premier défi a été de convaincre les industriels avec lesquels nous avions l’habitude de travailler de se remettre suffisamment en question à travers la démarche du passeport circulaire. Ça n’a l’air de rien, mais cela leur a demandé de franchir des étapes techniques décisives.

Le deuxième a été de privilégier, chaque fois qu’on le pouvait le local en se rapprochant de nos territoires.

Ensuite, chacun a dû apporter dans sa propre filière une valeur ajoutée technique complètement innovante. Le principal défi était que chacun s’engage dans la même séquence temps pour être en mesure de réaliser le projet.

Le principal défi a été la mobilisation de tous les acteurs autour d’un principe d’innovation reconnu, fiabilisé et vérifié. Nous sommes entrés dans une logique de co-construction de cette maison avec une démarche de caractérisation de chacun des composants des différents produits. Cela a représenté un énorme travail pour tous les acteurs.

Le travail n’a pas été important que chez nous, il l’a été chez tous les acteurs en cumulé, qui ont tous, chacun dans leur domaine, accepté de jouer le jeu du passeport de circularité. Cela les oblige à une transparence totale sur la caractérisation des produits à laquelle certains ont ajouté des innovations techniques sans précédent. Lafarge a ainsi développé les blocs aérium, remplis d’une mousse minérale isolante,  ininflammable et sans émission de COV. Toutes ces innovations ont été réalisées dans des délais extrêmement courts pour pouvoir nourrir le projet. C’est donc un effort incroyable qui a été produit par la filière en très peu de temps.

Avez-vous l’impression que le type de démarche « cradle to cradle » apporte une vraie valeur ajoutée pour les acheteurs ? Est-ce que ça impacte leur décision et le prix final ?

Nous essayons de lutter contre l’idée de la banalisation de notre métier. On pourrait considérer, vu de l’extérieur, que la construction de maisons individuelles, avec des centaines d’acteurs en France et en Europe, est banale. En réalité, c’est exactement l’inverse puisque la maison individuelle est pour nos clients l’aventure de leur vie.

L’idée est avant tout de marquer les esprits sur un marché extrêmement concurrentiel à travers l’innovation. Avant de parler directement du client, nous souhaitons montrer à nos principaux concurrents que nous sommes en avance sur eux. Notre projet se distingue par son sujet d’innovation verte. Nous avons essayé de montrer que l’acte de construction de la maison individuelle n’était pas forcément un acte polluant. En ce moment en France, nous sommes beaucoup chahutés autour des concepts sur l’artificialisation des sols et sur les modes d’habitat. C’était donc un moyen assez fort de réaffirmer que nous pouvions construire des maisons de ce type-là, y compris dans des environnements relativement denses. Nous adressons de cette façon un message au marché, aux collectivités locales et aux pouvoirs publics. Un élu a ainsi assisté à l’inauguration et a été impressionné par le chemin parcouru par toute la filière. Il n’a plus du tout aujourd’hui les mêmes postures qu’il avait sur le sujet de la maison individuelle.

Le deuxième élément réside dans la demande croissante des clients qui veulent pouvoir se loger mais veulent également un peu plus que ça. Ils considèrent de plus en plus leur maison comme un engagement au regard du respect de certains principes qui les animent et en l’occurrence, les principes du respect environnemental, de la planète et de l’engagement vis-à-vis de leurs enfants.

Nous avons face à nous une masse de clients de plus en plus demandeuse de maisons pour lesquelles on connaît la traçabilité des produits utilisés et qui génèrent un minimum de pollution. Évidemment, ils n’ont pas tous la capacité d’acheter une maison comme cela, ou même l’intérêt, mais le volume de clients et le potentiel de développement est de plus en plus important.

Au-delà du « cradle to cradle », nous avons rénové l’ensemble de l’offre de la marque Ariane pour la positionner sur les questions environnementales. Aujourd’hui, les clients sont en train de changer vitesse grand V. Qu’ils soient primo-accédants ou un peu plus fortunés, la fissure ne se fait pas uniquement sur la capacité financière. Elle se fait plutôt sur une qualité de vie et une envie de s’inscrire dans le temps de façon différente. Nous savons donc que nous avons un potentiel de clients très important.

Au départ, la marque Ariane est assez girondine, mais nous regardons comment la développer sur d’autres territoires du grand sud-ouest car la demande est là et c’est à nous de l’entendre.

La question du prix se pose évidemment. La maison « cradle to cradle » est un prototype, son prix est ainsi supérieur à 300 000 €. Pour une belle maison de 135m2 avec quatre chambres, le prix n’est pas délirant comparé à ce que l’on pratique sur notre territoire. Des maisons plus classiques ou des maisons plus marquées du point de vue de l’identité territoriale (Landes, Pays Basque ou Dordogne) peuvent se vendre à des prix équivalents voire supérieurs. Le prix n’est donc pas complètement décalé par rapport au marché, même si ça reste pour des gens qui ont de certains moyens.

Le principal sujet sera le coût du foncier. Quand elle est construite dans une zone fortement dense comme Bordeaux, le coût de foncier est important. Si elle est construite sur des zones un peu moins chères, le coût total du projet sera de l’ordre de 500 000 à 600 000 € tout compris. Cela peut paraître élevé, mais c’est à relativiser par rapport au prix du marché chez nous. Si aujourd’hui vous achetez un T4, neuf, à Bordeaux, vous le paierez largement ce prix-là.

Le prix n’est donc pas forcément discriminant par rapport au désir et à l’aspiration de ces clients-là. Ils souhaitent donner un sens à leur maison qui devient beaucoup plus qu’un simple logement. Ils veulent qu’elle fasse partie de l’ensemble de leur écosystème.

Nous, l’ensemble des constructeurs, ne sommes pas perçus comme étant suffisamment à l’écoute de cette philosophie.

Comment un produit comme Odace, trouve sa place dans ce projet ?

Assez naturellement. Il faut de tout dans ce type de projet et Schneider Electric était un partenaire de longue date que nous avons naturellement sollicité. Ils ont accepté d’intégrer la démarche « cradle to cradle » et ont franchi un cap à cette occasion en matière d’offre technique et en préservation de l’environnement. Ils ont amélioré encore leurs prestations et conçu une offre spécifique pour le « cradle to cradle ».

"Je suis fière de travailler avec des produits meilleurs pour la planète" grâce à la prise Odace recyclée qui comporte jusqu'à 85% de matériaux recyclés

Comment voyez-vous le futur de la maison upcyclée et qu’attendez-vous des industriels pour atteindre cette vision-là ?

Avec cette maison « cradle to cradle », nous avons marqué les esprits et le marché en termes d’innovation et de capacité technique à fédérer tous les acteurs. Tout le sujet maintenant va être d’évaluer comment diffuser cette offre de manière un peu plus globale, dans l’ensemble de nos propositions clients.

Illustration 3D du projet maison « C2C d’Ariane » - d’Ariane Constructions
Illustration 3D du projet maison « C2C d’Ariane » – d’Ariane Constructions

Cela implique d’intégrer dans tous nos schémas constructifs les avancées techniques que nous avons faites à l’occasion de ce projet. Nous utilisons déjà toute une partie des avancées qui ont été faites dans notre offre groupe IGC de manière globale. Le sujet va donc être que les industriels s’associent à nous de manière fiable et pérenne pour nous permettre de vulgariser les avancées techniques qui ont été faites.

Est-ce que vous pensez que nous sommes sur des projets qui sont de l’ordre de l’utopie, intéressant pour l’image des constructeurs, ou que nous sommes sur des projets qui vont devenir la réalité des constructeurs ?

Tout ce qui est fait aujourd’hui dans les constructions est forcément passé par une phase de recherche et d’utopie. Il y a forcément quelqu’un à un moment donné qui s’est dit : Il faut que l’on progresse là-dessus. Nous sommes déjà entrés dans la phase où nous utilisons des produits de manière plus banalisée à destination de nos clients. Je pense que ce n’est pas forcément le mot utopie qui est approprié car, pour nous, la maison du futur existe et nous sommes en train de la construire.

C’est l’idée d’adresser un message qui soit clair au marché, aux clients, aux collectivités locales et de leur dire que nous sommes capables de construire une maison extrêmement innovante, qui n’est pas polluante et qui, au contraire, se situe dans une chaîne de valeur qui est celle de la nature. Nous ne sommes donc plus du tout dans cette phase de création et d’innovation, nous sommes déjà dans une phase de transformation dont vont bénéficier tous les clients. J’en suis convaincu, car les principaux industriels qui ont développés ces avancées technologiques n’ont aucune raison de revenir en arrière. Ils vont au contraire essayer de valoriser leur démarche environnementale. C’est le cas de Schneider qui a son propre projet de responsabilité sociétale et environnementale dans lequel, je ne doute pas, les innovations technologiques sont valorisées aux bénéfices de ses clients.

Toutes ces pages-là sont déjà tournées et nos collaborateurs sont déjà projetés. Malheureusement, en France, c’est souvent les réglementations qui sont plus compliquées à comprendre. Dans cet environnement de l’habitat, il y a beaucoup de collaborateurs qui sont fiers d’innover et de commercialiser des produits qui sont respectueux de la nature.

architecte travaillant sur un plan

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