Paul Dejean, développeur cloud, nous raconte son expérience VIE en Inde

Présente-toi en quelques mots

Je m’appelle Paul Dejean, j’ai 27 ans (bientôt 28 !) et je suis ingénieur, diplômé de l’école Centrale de Lilles. J’ai grandi et passé la majeure partie de ma vie en France (c’est une information importante pour la suite).

Paul Dejean picture

Pourquoi avoir choisi de faire un VIE ?

Quand j’étais en études, j’ai fait mon stage à Bruxelles pour découvrir un peu autre chose. Mais bon, ça reste l’Europe. Et très franchement, ce n’était pas très dépaysant !
Comme je voulais découvrir autre chose et profiter de ma jeunesse pour partir vraiment loin, j’ai commencé à chercher des offres de VIE sur civiweb.

Dans l’idée, je voulais trouver un juste compromis qui répondrait à la fois à mes ambitions professionnelles mais aussi à mes envies de découvertes culturelles. L’Europe ne m’intéressait vraiment pas et mon cœur balançait entre le Brésil et l’Inde. Puis je suis tombé sur cette offre de Schneider Electric, pour un poste à Bangalore. J’ai postulé et j’ai été accepté.

Où es-tu parti et quelles ont été tes fonctions ?

Je suis parti pour une mission d’un an en tant que développeur cloud donc, à Bangalore. C’est une ville située dans le sud de l’Inde, souvent considérée comme la « Silicon Valley » du pays.

Je travaille sur le projet Machine Advisor. Le but est de créer une plateforme web pour aider les industriels à surveiller et gérer leurs machines. Ils configurent leurs machines pour qu’elles envoient des données sur la plateforme (par exemple sur la vitesse d’un moteur, la température d’un réfrigérateur etc…) et ils vérifient ensuite sur un dashboard le bon fonctionnement des différentes machines configurées. En tout, nous sommes 16 sur le projet : 7 européens, 8 indiens et moi. La dimension très internationale de notre équipe présente pas mal de points positifs : on s’apporte mutuellement de nouvelles connaissances, chacun possédant des expériences plus ou moins différentes. Ca permet aussi d’avoir plein de points de vue différents sur le projet. Il y a aussi, en cas de problème sur le site en production, plus de chance qu’un membre de l’équipe puisse intervenir. Après, ça peut aussi présenter quelques inconvénients. Le plus gros étant la difficulté de trouver des créneaux communs pour nous réunir : au cours de l’année, il y a entre 3h30 et 4h30 de décalage horaire entre l’Europe et l’Inde.

En dehors de l’entreprise, je suis en coloc avec 3 indiens, ça se passe super bien et la ville bouge beaucoup : comme la plupart des grandes villes d’Inde, il y a pas mal d’activités et de choses à faire sur le temps libre.

Y a-t-il des choses qui t’ont frappé en arrivant ? Sur l’ambiance, la culture d’entreprise,.. ? Eventuellement, aurais-tu une anecdote à nous raconter ?

Quand on vient d’Europe, on se prend clairement une sacrée claque culturelle. Des choses qui me frappent, j’en vois tous les jours ! L’Inde procure une sensation assez bizarre et difficilement explicable : on est à la fois émerveillé et déboussolé.

Avant d’arriver, j’avais en tête tous les stéréotypes qu’on entend régulièrement sur le pays : le manque d’hygiène, la pauvreté, les plats épicés, … Les stéréotypes nous poussent finalement à mettre tout et tout le monde dans une seule et même case mais ça ne colle pas à la

réalité. Il y a des gens très pauvres et des gens très riches. Les gens très pauvres vivent dans des conditions précaires, les gens très riches vivent très bien. Comme à peu près dans chaque pays du monde au final, la différence en Inde étant que c’est bien plus marqué qu’ailleurs.

Si je devais retenir quelques points principaux, je dirais tout d’abord que les locaux sont vraiment très gentils. Comme il n’y a pas beaucoup d’immigration, ils sont souvent contents de faire découvrir leur culture à des étrangers. J’ai été super bien accueilli par mes collègues. L’un d’eux m’a même prêté sa moto pendant mes deux ans ici, c’est vous dire ! Et puis, les coutumes locales font aussi qu’on devient rapidement proches et ça instaure une relation particulière. J’ai par exemple déjà été invité au mariage d’un collègue.

Un autre point qui m’a pas mal marqué aussi, c’est le fait de manger avec les mains ! La main droite uniquement, la main gauche c’est mal vu. Et on utilise le pouce comme une cuillère pour le riz.

Et enfin, le trafic… ça, c’est vrai horrible. En fait en Inde, il n’y a pas de trottoir. Donc les voitures, motos, vélos et autres véhicules se partagent la route avec les piétons mais aussi les animaux (il n’y a rien d’étonnant à voir des bœufs coincés dans les bouchons là-bas) !

Qu’est-ce que le VIE t’a apporté, professionnellement et personnellement parlant ?

Avant je n’avais fait que des stages donc professionnellement parlant, c’est mon premier « vrai » travail. Du coup c’est totalement différent, t’es sur un projet long terme. Tu le vois grandir, il y a des hauts et des bas mais finalement on s’en sort toujours. La dynamique est vraiment différente, que ce soit par rapport à tes collègues ou en termes de responsabilités. Je suis vraiment reconnaissant envers Schneider Electric pour cette opportunité, c’était incroyablement enrichissant. Après il faut aussi savoir que la dimension internationale est vraiment importante dans l’entreprise. La moitié de l’équipe projet est en Europe et l’autre en Inde. Du coup, c’est moins dépaysant que ça semble l’être.

J’ai beaucoup appris professionnellement. En termes de management aussi. En Inde par exemple, si un collaborateur n’est pas d’accord avec son supérieur, il va être sur la réserve et ne va pas forcément lui dire. C’est culturel plus que managérial. En Europe (et surtout en France), quand ça ne va pas on hésite rarement à en parler ! Et c’est une chance, il faut aussi s’en rendre compte je pense que c’est important.

Après sur le plan personnel, comme je le disais plus tôt c’est vraiment un choc culturel. Bangalore ça reste encore une ville développée. Mais je suis par exemple allé à Varanasi, la ville sainte de l’indouisme et là, c’est vraiment autre chose. Il y a du monde partout, la circulation est horrible, tu côtoies la pauvreté à chaque coin de rue, … Le contraste entre la beauté des bâtiments et la pauvreté et la saleté des rues est vraiment marquant. Je passerai les détails parce qu’il y a 1000 choses à raconter sur les différences entre nos cultures. Mais si je devais conclure par une phrase, je dirais que l’Inde te chamboule. Personne n’est prêt à vivre ça ! Mais c’est une expérience inoubliable.

Quels conseils pourrais-tu donner à des étudiant.es qui hésitent encore ?

Foncez. Si vous voulez voir quelque chose de vraiment différent, je vous conseillerai forcément de sortir de l’Europe mais ça reste assez logique. J’appréhendais beaucoup de partir en Inde, pour tous les stéréotypes que j’avais en tête sur ce pays. Mais je ne regrette absolument rien, la preuve en est : je devais partir pour un an, je rentre après deux ans. Que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, le VIE est une expérience incroyable.

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