Directeur de Projet Efficacité Energétique chez Schneider Electric, Gilles Herry accompagne les collectivités territoriales dans la mise en œuvre de leur démarche de performance énergétique.
Souvent, les collectivités territoriales se trouvent désarmées face à la problématique de la gestion de l’énergie dans leurs bâtiments. Leur principale difficulté porte sur la manière de déployer leur projet d’amélioration de la performance énergétique.
Les collectivités n’hésitent pas à charger des bureaux d’études techniques de réaliser un état des lieux de leurs bâtiments, afin de connaître les économies d’énergie qui pourraient être faites. Mais, concrètement, elles peinent à transformer ces audits en véritable projet d’efficacité énergétique. D’une part, parce que ceux-ci ne précisent pas toujours les différents outils d’achats disponibles pour les collectivités ; d’autre part, parce ce qu’une véritable stratégie concernant la gestion énergétique de leur patrimoine immobilier n’a pas été pensée par les collectivités.
Celles-ci s’intéressent pourtant de près à l’efficacité énergétique dans leurs bâtiments, car elles sont conscientes que les économies d’énergies générées peuvent être importantes. Mais elles se posent encore de nombreuses questions : quel est le cadre contractuel existant ? Quels sont les bâtiments éligibles ? Quel investissement pour quelles économies ?… C’est pourquoi les collectivités restent le plus souvent fidèles au classique marché de travaux pour dépenser leurs budgets, voire repoussent leur chantiers lorsque les projets nécessitent des investissements trop lourds.
Par ailleurs, lorsqu’elles cherchent à faire des économies d’énergie, les collectivités territoriales pensent le plus souvent obtenir de meilleurs résultats en investissant dans des travaux sur le bâti. Si ce n’est pas tout à fait faux, il faut cependant savoir que les rénovations dans le bâtiment demandent des budgets que les collectivités n’ont pas. Or, des économies jusqu’à 30 % peuvent être faites sans réaliser de travaux sur l’enveloppe, mais uniquement sur les installations techniques (régulation, éclairage…). Cela représente des budgets bien moindres, avec des résultats plus que probants en termes d’économies.
Plus généralement, raisonner en coût global permettrait aux collectivités de mieux voir le réel intérêt d’investir en matière de performance énergétique en prenant en compte une garantie de résultats en termes d’économies d’énergies : cela permettrait de réduire leur coût d’exploitation. C’est précisément l’objet du Contrat de Performance Energétique (CPE).
Mais depuis un an, on note un léger changement. Des MPPE ont été lancés, notamment avec l’accompagnement de Schneider Electric : notre expertise et notre savoir-faire en la matière sont clairement mis en évidence par le CPE conclu avec la Ville de Domène (38).Alors que le code des marchés publics (article 73 du CMP) a évolué en août 2011, précisément pour lancer des appels d’offres globaux dans le cas des travaux d’efficacité énergétique (Marchés Publics de Performance Energétique ou MPPE), les collectivités ont encore trop peu recours au CPE.
Ce type d’outils nous permet d’accompagner les collectivités dans la mise en œuvre de leur démarche de performance énergétique. Elles doivent apprendre à investir différemment, en prenant en compte le potentiel d’économie dans leur budget.
Mais il faut encore supprimer un dernier obstacle pour que les collectivités aient massivement recours aux CPE, sans avoir besoin de budgéter les investissements : l’interdiction pour les collectivités de différer le paiement des travaux. Cela fait partie des propositions faites lors des échanges des EnerCamps.
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