« Le développement des robots dans notre environnement quotidien n’est plus un choix »

Bruno BonnellBruno Bonnell, PDG de la société Robopolis, nous livre son point de vue de spécialiste sur le développement des robots domestiques dits « de service ».

Quelle est la place du robot dans notre environnement quotidien ?

Les gens n’en ont pas forcément conscience mais nous sommes déjà entourés de robots. Un métro automatique comme la ligne D à Lyon ou la ligne 14 (Meteor) à Paris sont des robots. Ce sont des machines dotées de capteurs pour recueillir l’information, de processeurs pour l’analyser et la traiter, et d’actionneurs ou organes moteurs pour agir. Dans les grandes lignes, ces trois technologies combinées définissent ce qu’est un robot.
S’agissant du robot « humanoïde », même s’il existe, il appartient davantage aux films de science-fiction. Réaliser un humanoïde pour le marché grand public n’est pas viable économiquement. Les robots sont plus simplement des machines dotées d’intelligence embarquée, comme les robots aspirateurs qui recueillent un vif succès depuis deux ans.

Justement, comment expliquez-vous le succès des robots de service ?

Sans la démocratisation des ordinateurs et des technologies dites intelligentes, il n’y aurait jamais eu de robots. Depuis l’avènement d’internet, les technologies ont évolué à vitesse grand V. En 15 ans, nous sommes passés du Minitel au haut débit en Wifi avec des appareils connectés et intelligents comme les smartphones ou les tablettes. Cet environnement technologique est propice à l’entrée des robots domestiques dans les foyers.

Enfin et surtout, les robots de service, comme l’aspirateur robot, connaissent un développement spectaculaire parce qu’ils répondent de façon acceptable à un usage et cela avec un bon rapport qualité-prix. Pour illustrer ce succès, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2012, il s’est vendu 150 000 aspirateurs robots contre 800 en 2006. En Espagne, ils se vendent même mieux que les aspirateurs traditionnels !

Quelles sont les prochaines étapes ?

Le développement des robots dans notre environnement quotidien n’est plus un choix. Dans les années à venir, nous allons certainement assister à la solidification du numérique dans tous les objets. Pour résumer, l’ordinateur va se fondre dans les objets de tous les jours – électroménager, automobile, etc. – pour les rendre plus intelligents et performants. Il n’y aura pas un robot mais plusieurs robots connectés ensemble dans une maison. Nous passerons de l’ère du multimédia à celle du média multiple.
À titre indicatif, en 2009, le marché du robot représentait un chiffre d’affaires de 3,5 milliards de dollars. Il est prévu que le chiffre d’affaires du secteur passe à 30 milliards d’ici 2020, notamment avec la multiplication des marchés, des périmètres d’applications.

Quel regard portez-vous sur le robot industriel ?

Aujourd’hui il y a une remise en question du robot industriel. Hier, c’était un élément de la chaîne de production. Aujourd’hui, il n’est pas fou de penser à des robots qui pourraient se déplacer autour d’un produit pour réaliser plusieurs tâches. Le robot, dans son application industrielle, pourrait donc être posté. Il pourrait être considéré en fonction d’un poste de travail et non pas comme un élément de la chaîne de production.

 

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