Alors que la demande énergétique mondiale doublera d’ici à 2050, les émissions de gaz à effet de serre devront diminuer de moitié pour limiter le réchauffement climatique. Ce dilemme énergétique devra forcément être résolu dans les villes, car aujourd’hui 50 % de la population mondiale vit dans les zones urbaines, alors même que les villes ne couvrent que 2 % de la surface de la planète.
C’est donc dans les cités que se concentrent les principaux impacts des activités humaines : la population urbaine produit 80 % des émissions de gaz à effet de serre et consomme 75 % de l’énergie mondiale. Pire ! En 2050, les villes devraient même abriter 70 % de la population mondiale. Conséquence : le défi énergétique sera gagné dans les villes ou ne sera pas.
L’émergence du concept de « villes intelligentes »
Et au-delà des questions énergétiques, les villes sont confrontées à des problèmes de ressources en termes d’espace, de mobilité ou de financement, auxquels elles doivent faire face pour conserver leur attractivité. Dans ce contexte, le concept de « villes intelligentes » émerge, intégrant des infrastructures communicantes mais aussi de nouveaux services, qui visent à améliorer le confort, la sécurité et la qualité de vie des citoyens. Une transformation profonde est donc en marche. Pourtant la ville de 2050 est pour l’essentiel construite déjà. On y retrouvera les mêmes bâtiments, les mêmes infrastructures, etc. Ce qui va changer radicalement, ce sont les usages que l’on fera des immeubles, des transports, de l’énergie, de l’eau, etc., pour rendre la ville plus sobre en énergie, avec des services publics plus efficaces, l’intégration de nouveaux usages : le territoire n’en sera que plus attractif.
A nous de ré-inventer la ville
Bref : à quoi ressemblera la ville de demain ? Rendre une ville intelligente passe par un pilotage plus fin des différents réseaux de la ville. Et ce, en temps réel. Les réseaux, physiques mais aussi sociaux, seront ainsi modernisés et mieux coordonnés. Grâce aux synergies entre les citoyens, les politiques et les acteurs économiques, les villes pourront en effet répondre à leurs objectifs environnementaux les plus ambitieux, dans un contexte financier contraint, lié à la situation de crise actuelle, et confrontées à une compétition accrue entre territoires en créant un cycle vertueux. Déjà des agglomérations agissent dans ce sens, travaillant sur les divers maillons de la smartcity. Elles réfléchissent à la façon d’optimiser les systèmes existants pour les rendre plus performants et renforcer le service public offert à tous les usagers. Mais elles pensent également à la façon de diminuer leur empreinte carbone, d’optimiser leurs ressources naturelles et de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ces améliorations permettront à la ville d’offrir un cadre de vie plus agréable, qui lui-même renforcera l’attractivité du territoire, rendra possible la création d’emplois et permettra à la ville de gagner en compétitivité !
Optimiser, intégrer, transformer…
Mais au-delà de l’optimisation de l’existant – qui représente déjà un potentiel d’économies significatif ! –, il faudra que les villes travaillent sur des démarches transverses qui favorisent l’interopérabilité et la connexion des différentes activités. Il faudra donc décloisonner certains services, les connecter, repenser les flux entre des réseaux autrefois indépendants. Un exemple suffit pour mieux en comprendre tout l’intérêt : en connectant les acteurs publics et privés gestionnaires du trafic et du stationnement d’une ville, mais aussi leurs systèmes de pilotage, on arrive à réduire significativement le nombre de véhicules à la recherche d’un parking et donc à réduire les émissions CO2 et améliorer la satisfaction des usagers !
Une approche collaborative et l’implication des citoyens !
Quoi qu’il en soit, on ne transforme pas une ville en smartcity unilatéralement. Une approche collaborative associant les différentes parties prenantes et expertises autour des collectivités locales est en effet indispensable pour pouvoir structurer les projets en amont. Il faudra enfin transformer la façon dont nous vivons la ville pour agir sur la demande et les usages. La clé du changement réside dans l’implication des citoyens, qui sont les principaux vecteurs de la transformation à mener. Leur implication active, que ce soit dans la gestion de l’énergie, de l’utilisation des transports, etc. permettra de créer de nouveaux services adaptés à leurs usages mais surtout d’impacter et d’adapter la demande sans avoir à mettre en œuvre de nouvelles infrastructures.
Bientôt une réalité ?
La ville intelligente n’est déjà plus un rêve : elle est en train de devenir une réalité. Certes, il n’existe pas en France, et même dans le monde, une smartcity qui intègre tous les paramètres pour gérer à la fois l’énergie, l’eau, la mobilité, la sécurité… tout en impliquant efficacement les citoyens. Néanmoins, des initiatives ont déjà donné d’excellents résultats. La construction de la ville de demain est déjà en cours, nous portant à voir l’avenir de la ville avec optimisme.
Dossier : la ville de demain
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