Il existe une prise de conscience concernant l’amélioration des performances des datacenters. Des outils comme les plateformes IIoT, la gestion de l’énergie et les technologies innovantes de refroidissement permettent d’aborder les sujets de pérennité environnementale. Quelle que soit l’efficacité d’un datacenter, c’est sa consommation électrique qui déterminera sa performance environnementale.
Pourquoi aller vers les énergies renouvelables pour l’alimentation des datacenters ? La quantité exacte d’électricité consommée dans les datacenters à travers le monde fait l’objet de débats. Les estimations récentes varient entre 196 TWh et 400 TWh, en fonction de l’enquête à laquelle vous vous référez. Cela signifie que les datacenters consomment entre 1 et 2 % de l’électricité mondiale – un chiffre significatif.
Energie renouvelable des datacenters
Les serveurs et les systèmes de refroidissement représentent le premier pôle de la consommation directe d’électricité dans les datacenters. Les deuxième pôle est le stockage et les périphériques réseau. Selon le ministère américain de l’énergie, certains des plus grands datacenters du monde contiennent des dizaines de milliers d’appareils informatiques. Ils nécessitent une capacité électrique de plus de 100 MW, soit assez pour alimenter environ 80 000 foyers américains.
S’éloigner des combustibles fossiles
L’augmentation de la demande d’électricité des datacenters est préoccupante. Aujourd’hui encore, la majeure partie de l’électricité est produite à partir de combustibles fossiles (charbon et gaz naturel). Des progrès importants ont été réalisés pour une transition vers une électricité propre. Malheureusement, l’électricité produite par des sources renouvelables est encore trop faible. Par exemple, aux États-Unis, les énergies renouvelables représentent 20 % de l’électricité. Les datacenters existants doivent être alimentés par des sources d’énergie à faible teneur en carbone pour lutter contre les effets sur le climat, l’environnement et la santé.
Le passage à l’utilisation d’énergies renouvelables est un objectif important mais difficile à atteindre. Bien souvent les sources d’énergie renouvelable ne sont pas connectées directement aux sites d’utilisation. D’où le recours aux certificats d’énergie renouvelable (CER) et aux contrats d’achat d’électricité (Green PPA).
Quelles différences entre CER et PPA ?
Un CER est créé pour chaque unité d’énergie renouvelable produite. Il peut être échangé comme une marchandise ou acheté pour faire correspondre une consommation d’électricité avec une quantité équivalente d’énergie renouvelable. En revanche, les CER sont peu qualitatifs. Ils ne permettent pas de garantir que l’énergie renouvelable ait été consommée, ni que des sources d’énergie renouvelable supplémentaire soient développées pour répondre à la demande. Cependant, les CER sont très couramment utilisés. Ils sont faits pour que la consommation d’électricité trouve facilement une correspondance avec une source d’énergie renouvelable.
A l’inverse un PPA est un contrat direct entre un fournisseur d’énergie renouvelable et un client. Le client accepte d’acheter de l’énergie renouvelable pendant une période déterminée à un prix défini. Les PPA peuvent être directs ou indirects. Un PPA direct correspond à une vente directe d’électricité entre un producteur et un consommateur à un prix défini. Les PPA directs sont préférables car l’acheteur peut déterminer avec précision quelles sont ses sources d’électricité. En revanche, un PPA indirect ne permet pas au producteur de vendre son électricité directement au consommateur final. Il doit passer par une place de marché, qui peut se trouver à un endroit différent de celui de l’acheteur.
Se tourner vers l’énergie renouvelable produite sur site pour les datacenters
Tant que le réseau électrique n’est pas entièrement décarboné, il n’y a qu’une façon de garantir que toute l’électricité consommée par un datacenter soit renouvelable à 100 %. Il faut installer une production sur le site du datacenter ou le connecter au réseau local de proximité. Produire de l’énergie renouvelable en réponse directe à une demande s’appelle l’ »additionnalité ». Il s’agit d’un concept permettant de comprendre l’impact des CER et des PPA.
La méthode la plus vertueuse pour passer à l’énergie renouvelable consiste à produire de l’électricité verte sur place pour l’injecter directement dans le datacenter. On peut éventuellement prévoir une connexion de secours, puis réinjecter tout excédent d’énergie renouvelable dans le réseau électrique. Dans le domaine des datacenters, les leaders du marché de l’énergie renouvelable sont les géants de l’hyperscale, en particulier Google et Microsoft. La plupart des grandes sociétés du cloud computing se sont engagées à utiliser de l’énergie renouvelable. Les moyens qu’elles utilisent pour y parvenir varient d’une société à l’autre.
Ces mastodontes ont la puissance financière, la taille et les moyens de contrôle nécessaires pour atteindre leurs objectifs en matière d’énergie renouvelable. En revanche, pour les fournisseurs de services en colocation, ce n’est peut-être pas si facile. Il ne s’agit pas seulement d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone, mais aussi d’être crédible. Un rapport récent de Node Pole met en évidence la volonté grandissante des clients du cloud d’avoir recours à des services alimentés par les énergies renouvelables.
Bientôt un rôle pour les microgrids
Les datacenters en colocation envisagent sérieusement les microgrids comme une voie d’avenir vers les énergies renouvelables. Un microgrid gère les ressources énergiques distribuées et les charges interconnectées au sein d’un périmètre défini, comme un campus ou un parc d’activités. Les ressources énergétiques distribuées peuvent provenir de générateurs traditionnels à combustion fossile, d’énergie renouvelable, de batteries ou même de votre onduleur.
Aux États-Unis, Pegasus Group Holdings développe un projet innovant de microgrid appelé The Hive in Arizona. L’idée est de construire un datacenter équipé de sa propre ferme solaire de 340 MW sur un site de 280 hectares. Toujours aux États-Unis, dans le Connecticut, Energy Innovation Park et Thunderbird CHP prévoient de réaménager quatre bâtiments de l’ancienne usine de Stanley Black & Decker à New Britain pour en faire un microgrid vert de 20 MW et un datacenter.
Accéder à l’e-guide sur le développement durable des datacenters
Pour plus de détails sur l’adoption des énergies renouvelables, y compris la façon dont les microgrids peuvent jouer un rôle dans un futur datacenter vert, accédez au Chapitre 3 de l’e-guide « Les défis du développement durable ». Ce nouvel e-guide est le résultat de notre collaboration avec DCD. Il s’appuie sur les bonnes pratiques et des idées concrètes pour vous mettre sur la voie d’un avenir plus durable pour vos datacenters.
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