On n’attendait pas forcément un constructeur d’infrastructures à la Cloud Week, le salon professionnel incontournable du Cloud Computing. Schneider Electric était pourtant présent à l’événement. Il était même l’un des principaux sponsors. Pourquoi ? Comment ? Sur quelles tendances ? Trois questions à Damien Giroud, Directeur France Solutions Data Centers Schneider Electric.
Pourquoi Schneider Electric a-t-il investi la Cloud Week ?
Damien Giroud – Notre présence lors de l’événement pouvait en effet paraître surprenante. C’était une première pour Schneider Electric ! Nous ne sommes pas des offreurs de solutions Cloud comme la plupart des participants, même si nous adoptons progressivement le modèle économique du ″As A Service″ sur certaines de nos offres. Schneider Electric est plutôt un utilisateur, comme la plupart des entreprises aujourd’hui, avec par exemple notre outil de relations clients CRM et notre suite logicielle Office 365 qui ont migré dans le Cloud. En revanche, que l’on se place du côté des offreurs ou des utilisateurs, il y a un point commun : la génération de données qu’il faut stocker, sécuriser de manière à les rendre disponibles 7j/7 24h/24. Contrairement à ce que veulent nous faire croire certains, ces données ne tiennent pas en suspension dans les nuages – le Cloud – mais finissent bien par être posées sur un serveur informatique, dans une usine numérique, que l’on appelle data center. Et c’est là que nous intervenons. Non pas pour fournir les serveurs permettant d’opérer ces données, mais pour concevoir, fabriquer et vendre les infrastructures énergétiques permettant d’alimenter, de refroidir et d’urbaniser ces données dans une salle dédiée que l’on appelle data center. Nous fournissons en effet aux data centers les infrastructures nécessaires pour améliorer l’efficacité énergétique, la disponibilité et la sécurité des données. Notre présence à la Cloud Week a permis d’apporter notre vision terrain et nos retours d’expérience sur les infrastructures énergétiques, véritables briques de base de cette économie du tout digital. Une vision terrain où la co-construction, la collaboration entre les métiers (ventes, fonctions supports), la DSI et la direction technique, est plus que jamais d’actualité pour réussir la transformation digitale. Pour toutes ces raisons, il était important pour Schneider Electric de participer à la Cloud Week. Nous y avons contribué avec enthousiasme. Les visiteurs ont été réceptifs à nos messages.
Comment Schneider Electric est-il intervenu sur la Cloud Week ?
Damien Giroud – En tant que sponsor platine, nous avons participé à de nombreux temps forts de l’événement. Notre Présidente, Christel Heydemann s’est exprimée sur les différentes étapes de la transformation digitale de Schneider Electric basées sur le Cloud, en interne et avec ses clients. Haïtham Boutaleb, en charge du business développement de l’activité data centers chez Schneider Electric France, a réalisé une conférence sur l’Edge Computing, expliquant toute l’importance du développement des micro datacenters pour améliorer les performances des bandes passantes, les temps de latence et les vitesses de traitement des données. J’ai moi-même contribué à plusieurs tables rondes lors desquelles j’ai pu échanger avec des acteurs de cette transformation (DSI, acteurs du Cloud, ESN…). De surcroît, j’ai remis le Trophée de la meilleure start-up à l’entreprise Cycloid, pour une application dédiée à gérer les déploiements continus sur le Cloud d’Amazon.
Quelles tendances avez-vous repérées lors de l’événement ?
Damien Giroud – La Cloud Week a confirmé notre vision sur le déploiement du Cloud en France. Il y a une dizaine d’années, les analystes pensaient que les entreprises allaient toutes migrer dans le Cloud. Or, la situation est plus contrastée. Le Cloud s’est effectivement développé, dans l’objectif de soutenir la digitalisation des grandes entreprises. Parallèlement, des clouds régionaux ont été construits, permettant d’apporter les services de proximité pour accompagner la transformation numérique de plus petites structures, PME et TPE. Ces schémas ne s’opposent pas. Ils se complètent. C’est ce que nous avons pu observer depuis 2009 avec la construction des premiers data centers de Cloud Régional. La Cloud Week nous a permis de conforter ce sentiment.
Cette tendance va se poursuivre avec l’arrivée des objets connectés (IOT) et la poursuite du tout connecté (Internet of Everything) qui vont accompagner l’éclosion de nouveaux usages digitaux (réalité augmentée, intelligence artificielle…) et contribuer de ce fait à l’explosion des données numériques. Cela va soutenir la dynamique de construction d’infrastructures data centers petites (micro datacenters), moyennes (data centers régionaux) et très grandes (data centers hyper scale), en France et ailleurs. C’est un renversement de tendance : on va désormais se positionner par rapport aux usages et construire la proposition de valeur permettant de répondre précisément à cet usage. D’où la nécessité d’une collaboration renforcée avec l’ensemble des acteurs de cette chaîne de valeur. Schneider Electric est déjà engagé dans cette voie. Nous nous associons avec des partenaires IT pour construire des solutions dédiées à des usages, comme l’illustre notre étroite collaboration avec ADISTA , hébergeur de données de santé, avec lequel nous réfléchissons à des solutions adaptées aux EHPADs, par exemple. L’avenir est vraiment dans la co-construction de projets entre différents métiers et acteurs aux domaines de compétences variés (électricien, thermicien, informaticien, directeur financier, responsable de production…). Les silos se décloisonnent pour une plus grande efficacité et une plus grande flexibilité des solutions.
Autre tendance : encore plus de sobriété énergétique liée à la digitalisation. En 2007, nous proposions déjà des solutions ″éco-responsables″ (free-cooling, modularité, gestion de l’infrastructure du centre de données DCIM) permettant de limiter l’impact environnemental des data centers, mais seuls 30 % des clients les exploitaient. Aujourd’hui en 2017, 90 % des clients souhaitent pour leur projet de data centers intégrer comme valeur d’usage la sobriété énergétique, en plus de la fiabilité, de la sécurité et d’un mode de financement ″à l’usage″ (data center As A service) permettant d’immobiliser le juste nécessaire en termes d’investissement et de faire croître son infrastructure en fonction de son développement économique. La ″cloudification″ de l’outil de travail ″data center″ justifie plus que jamais notre présence à la Cloud Week.
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