L’année a débuté par des prévisions optimistes sur la transformation de notre expérience personnelle dans l’immobilier de bureaux. Des dizaines de milliers de personnes devaient se rendre à Cannes, pour se réunir autour du thème « Future is Human » (L’avenir est humain) lors de l’événement annuel du MIPIM en mars. Depuis, le confinement s’est installé, les bureaux se sont vidés et nous nous sommes adaptés à un nouveau mode de vie grâce au digital. En cette période de reprise, nous cherchons à recréer ce contact humain, si nécessaire à ce qui donne vie à nos bâtiments.
L’expérience humaine au cœur de l’immobilier d’entreprises
Tout le secteur s’est concentré sur les taux d’occupation et sur la manière de tirer le meilleur parti de leur espace en mettant en place des capteurs et des logiciels pour prévoir les mouvements dans les bâtiments tertiaires, mieux utiliser l’espace et encourager le travail d’équipe grâce à des concepts d’espace ouvert (open space) et des environnements créatifs. De nombreux acteurs majeurs de l’industrie avaient commencé à commercialiser leurs propriétés avec des équipements de bien-être et des activités sociales pour encourager l’engagement des gens. De ce fait, Gartner a prévu que le marché mondial des logiciels de collaboration sur le lieu de travail passerait de 2,7 milliards de dollars américains en 2018 à 4,8 milliards de dollars américains en 2023. Personne ne savait encore que des priorités tels que le confort et la productivité des occupants, la collaboration et l’optimisation du personnel et des employés de nos installations, allaient bientôt se déplacer vers quelque chose de bien plus fondamental, la santé de notre population : l’avenir, c’est l’humain.
Alors que la santé et le bien-être sont au premier plan de la planification immobilière depuis quelques années, l’accent a été mis sur l’engagement des employés, la gestion des espaces pour le bien-être et la forme physique, l’ergonomie et même la restauration. Aujourd’hui, nos besoins semblent plus primaires : un air pur, l’assainissement de l’espace, un espace différent adapté à nos nouveaux modes de vie engendrés par cette période de confinement.
Construire la reprise sur de nouvelles bases
Alors que nous reprenons une « nouvelle vie normale » par notre retour au bureau, qu’est-ce qui va changer et qu’est-ce qui reste inchangé ?
1. Le « Sans contact » : Pensez au nombre de choses que vous touchez chaque matin pour arriver à votre bureau. Vous ouvrez la porte du hall d’entrée. Vous faites glisser votre badge. Vous appuyez sur le bouton de l’ascenseur. Vous pouvez vous rendre au café, sortir de l’argent liquide de votre portefeuille pour payer et utiliser les carafes de crème et de sucre distribuées par les équipes de restauration. Ces choses devront changer. Les collaborateurs voudront un badge ou une application pour entrer dans le bâtiment, faire fonctionner les ascenseurs, payer le café, appeler l’ascenseur, etc. Une multitude de services sont à déployer pour améliorer l’expérience et le parcours du collaborateur dans ce nouveau contexte sanitaire. Et ces systèmes digitaux existent déjà ! Un certain nombre sont implémentés, depuis quelques années, sur notre bâtiment de bureaux le Hive (Rueil-Malmaison) ainsi que chez nos clients.
2. De l’air pur : Le traitement et la circulation de l’air seront au centre des préoccupations dans les mois à venir. Selon l’ADEME et le programme PRIMEQUAL, une mauvaise qualité d’air intérieur est associée « à des symptômes non spécifiques du type irritations, maux de tête, fatigue, souvent associés au syndrome des bâtiments malsains. A contrario, une bonne qualité d’air à l’intérieur d’un bâtiment favorise le bien-être des occupants, (..) et réduit l’absentéisme dans les espaces de travail. ». Compte tenu de l’impact de la qualité de l’air sur la santé, les employés ne toléreront plus cette salle de conférence toujours étouffante et chaude, ni les espaces où la circulation de l’air est inefficace ou inexistante. Les équipes en charge des installations ont besoin d’outils pour identifier les zones du bâtiment où l’air stagne et où les niveaux de CO2 sont trop élevés. Les employés peuvent rechercher des espaces de travail avec des fenêtres qui ventilent et auront besoin de pouvoir créer un flux d’air frais en appuyant sur un bouton de leur téléphone. La connectivité et l’IoT feront de cette possibilité une réalité.
3. L’assainissement : Malgré le fait que les directions de site aient réduit les équipes de nettoyage ces dernières années pour économiser les coûts d’exploitation, le nettoyage et l’assainissement deviendront un argument de vente pour les bâtiments de bureaux compétitifs. Les occupants voudront avoir l’assurance que le bureau d’accueil auquel ils ont été affectés par leur application sur le lieu de travail le matin a été nettoyé et assaini par l’équipe de nettoyage pendant la nuit, et il sera important que les espaces communs soient équipés de postes de désinfection des mains et de lingettes nettoyantes visibles.
4. L’espace : Même si le secteur a évolué vers des open spaces ou flex office, les collaborateurs voudront désormais maintenir une distance confortable. Les équipes qui se sont adaptées au télétravail reviendront progressivement au bureau, mais on veillera à réduire au minimum les espaces encombrés dans les bâtiments. Cela nécessitera une collaboration étroite entre les RH, la direction et les managers afin de créer des raisons attractives pour passer du temps au bureau et d’encourager la collaboration. L’intelligence artificielle, les capteurs et l’analyse prédictive faciliteront cette transition. L’application mobile du bâtiment donnera au collaborateur les informations précises dont il a besoin sur l’espace de bureau disponible qui se trouve à 2 mètres de son collègue de groupe de travail le plus proche, lui indiquera le meilleur moment pour aller à la cantine ou le meilleur créneau horaire pour télétravailler.
5. Les bilans de santé : Traditionnellement, les questions relatives à la santé et au bien-être peuvent sembler envahissantes et même constituer une violation de la vie privée. Cela pourrait changer à mesure que la société pèsera la nécessité d’endiguer les pandémies. Nous voyons déjà des procédures et des interrogatoires standardisés aux points d’entrée des bâtiments et même un contrôle de la température. Des technologies de caméras thermiques non invasives sont déjà déployées dans des kiosques interactifs dans certains halls d’entrée.
Le cœur des immeubles de bureaux ne changera pas fondamentalement et la nécessité d’offrir un espace productif, collaboratif et confortable demeurera, mais plus que jamais, la santé et le bien-être des personnes seront au centre de la « nouvelle vie normale ». Heureusement, de nombreuses technologies qui étaient utilisées pour encourager la productivité des employés et gérer l’espace peuvent être appliquées à ce nouveau paradoxe. Les forces qui étaient à l’origine du lieu de travail « équipé d’applications » seront plus fortes et l’adoption de ces technologies devrait s’accélérer.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les technologies qui sont aujourd’hui disponibles pour permettre certains de ces changements, vous serez peut-être intéressé par Workplace Advisor, la Solution Room Connectée ou l’application Engage Enterprise. Découvrez dans cette vidéo un exemple d’application mobile réalisée pour le site Microsoft en 2019, illustrant l’étendue des services digitaux possibles pour le collaborateur. Au regard des nouvelles exigences sanitaires et des nouveaux modes de travail engendrés par la pandémie actuelle, cette application est à présent disponible pour être enrichie de nouveaux services pour répondre aux nouvelles attentes des collaborateurs : services à distances consultables même en télétravail, sécurité sanitaire, etc…
N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires et de vos prévisions.
Merci à Kim Tremblay qui est à l’initiative de cet article.
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