Au départ, il y avait une ambition : celle d’aménager une ancienne friche militaire au centre de Brest, pour construire des logements, des bureaux et des commerces. Avec un obstacle : le réseau électrique n’était pas suffisant pour alimenter les futurs usagers. Demain, il y aura une plateforme de R&D unique pour tester un dispositif technologique ouvrant sur de nouveaux modèles économiques pour les smarts grids de demain. Après la signature d’une convention entre la métropole de Brest et Schneider Electric, le projet a posé ses premiers jalons, comme le décrit Thierry Djahel, Directeur développement et prospective de Schneider Electric.
Bientôt, au centre de Brest, l’ancienne friche militaire et industrielle du Plateau des Capucins laissera sa place à un éco-quartier animé, accueillant 560 logements, une cité internationale, un téléphérique, une grande médiathèque, un hall commercial avec 1600 m2 de boutiques et commerces.
Un approvisionnement électrique insuffisant
Cette transformation nécessite évidemment de disposer de toute l’infrastructure pour alimenter en énergie les bâtiments, leurs utilisateurs et de nouveaux usages, comme le téléphérique imaginé pour désengorger la circulation automobile du centre-ville. Or le réseau électrique existant était sous-dimensionné pour accueillir ces nouveaux usages. Le renforcement de la ligne – un temps envisagé – présentait un coût bien au-delà des budgets d’investissement de la collectivité brestoise. La métropole s’est alors tournée vers des solutions plus économiques et plus durable de maîtrise de l’énergie.
S’inscrire dans une logique commerciale
« Nous avons été consulté dans ce cadre par Brest Métropole, lance Thierry Djahel. L’objectif de cet appel d’offre était de fournir un système de pilotage pour la gestion dynamique d’électricité produite par les deux centrales photovoltaïques installées sur l’Atelier des Capucins, d’ici juin 2016. » Afin d’offrir une véritable flexibilité énergétique au quartier, la production de l’une des deux centrales photovoltaïques sera destinée à l’autoconsommation dans le quartier.
Améliorer les connaissances sur les consommations
« Pour gérer l’énergie, le projet avait besoin d’automatismes sophistiqués, d’un dispositif intelligent qui fonctionne en prévision de l’ensoleillement, explique Thierry Djahel. Ce que nous savons très bien faire chez Schneider Electric. » Les liens entre la métropole et Schneider Electric se sont ensuite renforcés, passant d’un simple projet de pilotage de la distribution électrique à une expérimentation unique. « Améliorer les connaissances de la métropole sur les flux d’énergies des dizaines de bâtiments en cours de construction dans le quartier des Capucins est un préliminaire à une bonne gestion de l’énergie, raconte Thierry Djahel. Nous avons signé avec la métropole de Brest une convention avec l’objectif de concevoir ensemble une plateforme de suivi des consommations d’eau froide, d’eau chaude sanitaire, d’électricité, de chauffage, de gaz. Concrètement, nous fournirons aux promoteurs qui le souhaitent des systèmes de comptage multi-énergies associés à des box de communication connectés aux bâtiments. »
Un module d’informations citoyen
La plateforme web sera reliée à tous les points de mesure qui seront installés et donnera une vision globale des consommations par typologie de bâtiment – logements, bureaux, commerces – disponible aux acteurs et résidents de l’éco-quartier. Parallèlement, un module d’informations citoyen construit avec des sociologues, des experts énergéticiens et les élus de la collectivité servira de base à une large campagne de sensibilisation, d’échanges et d’animation avec les habitants et les usagers. L’objectif étant d’inciter les consommateurs à adapter leurs comportements sur la durée. Déployée d’ici 2018, cette plateforme sera ainsi l’une des premières en France à la disposition des habitants et de la collectivité pour gérer les différentes énergies à grande échelle, celle d’un quartier.
Une forme d’anticipation
Plus tard, d’ici un à deux ans, la plateforme sera connectée à des systèmes d’agrégation pour valoriser la flexibilité de l’énergie non consommée. Des possibilités de pilotage dynamique seront proposées, pour s’adapter aux futures tarifications dynamiques prévues d’ici 2018. « De cette manière, nous serons prêts quand les quotas de capacité de l’Etat seront en place », souligne Thierry Djahel. Plus tard encore, la convention entre Brest et Schneider Electric envisage d’ajouter au projet des solutions de stockage d’énergie.
Prochain jalon : les bâtiments connectés
Mais avant cela, différents points d’étapes ont été prévus par la convention. Le premier jalon à la fin de 2016, sera de réaliser un bilan des connexions des bâtiments.
« Le projet s’adaptera aux évolutions tarifaires des énergies, affirme Thierry Djahel. Et si tout se passe bien, la plateforme se déploiera progressivement au-delà du quartier des Capucins, sur l’ensemble de la rive droite de Brest. »
Pour aller plus loin
- Consulter l’annonce de Rennes Smart Grid
- Relire l’article « L’essentiel sur les smart buildings«
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