Grégoire Viasnoff, Directeur Marketing Eco Buildings chez Schneider Electric France. Article originellement publié sur Alliancy.fr.
Le bâtiment de demain ne sera plus ce bloc passif monolithique, synonyme de surcoûts et retards d’exploitation, de contraintes pour ses investisseurs et gérants, ni de limitations et inconforts pour ses usagers. Il sera au contraire devenu l’allié productif et dynamique de secteurs d’activité variés : un bâtiment « partenaire » capable de contribuer au développement de leur activité en répondant plus utilement aux attentes de tous. Véritables alliés économiques de leurs exploitants, les immeubles abritant commerces, restaurants, hôtels, retail de luxe, bénéficieront de l’intégration d’un « socle » digital et ceci, dès leur conception. Le « standing digital » d’un bâtiment, part intégrante d’un service irréprochable à des individus plus exigeants, sera, dès avant 2030, devenu indispensable à sa valorisation au même titre que la qualité de son architecture, sa situation ou encore son efficacité énergétique.
À cet effet, toutes les nouvelles constructions seront dans l’avenir, intégralement conçues et gérées en BIM, (Business Information modeling) soit dans une approche entièrement numérique, (de la conception à l’exploitation), qui permettra de sécuriser les plannings, réduire le TTM (Time to market), mais aussi de mettre un terme aux incidents de maintenance dus aux interventions successives de sociétés tierces, réalisées en l’absence de plans et documents de références mis à jour. Transparents, mieux pensés, les ouvrages posséderont enfin un historique technique commun, accessible à tous les corps de métiers, tout au long de leur cycle de vie.
Cette optimisation aura bénéficié, in fine, aux bâtiments de taille moyenne, avec à la clé, des économies d’énergie et des gains d’exploitation permettant de mieux répondre aux nouveaux besoins immobiliers, dont ceux liés au vieillissement de la population. Dans la ville de demain, l’immobilier intelligent et évolutif aura cessé d’être l’exception réservée aux très grands édifices ; il saura également assurer le bien-être de personnes dépendantes, dans un souci constant de confort et de sécurité.
Des bâtiments bienveillants
Parmi les ouvrages promis à un développement exponentiel : un bâtiment « bienveillant » améliorant la qualité de vie de personnes vieillissantes devenues moins autonomes, ceci grâce à un environnement contrôlable et facilitateur de vie : chemins lumineux au sol pour guider les déplacements, alerte en cas de chute (ou lorsque le temps de l’occupant passé dans la salle de bain semble trop long). En 2030, on ne s’encombrera plus de bracelets d’urgence, de dispositifs contraignants ou peu discrets, car le bâtiment fournira à lui seul une domotique simplifiée remplaçant la télécommande aux 78 boutons et, si nécessaire, une veille médicale sécurisante pour les familles. Un contrôleur permettra ainsi de gérer des scenarii allant des fonctionnalités les plus simples aux plus intelligentes. Grâce à celles-ci, les personnes dépendantes retrouveront une plus grande autonomie et sérénité dans tous leurs actes quotidiens assistées en cela par le bâtiment lui-même.
Un bâtiment productif
L’autre opportunité est évidemment celles des bâtiments commerciaux. Construire et fidéliser une clientèle, gérer au mieux ses attentes selon les heures de la journée, fera partie des possibilités inhérentes au bâtiment de demain. Pour un établissement de restauration, par exemple, cela signifiera simplement pouvoir accueillir le matin ses clients sous une lumière non agressive, avec un fond sonore dynamique sans être assourdissant ; le midi, augmenter la ventilation et l’éclairage pour faciliter les déjeuners-réunions et enfin, le soir, créer des ilots de lumière tamisée pour plus d’intimité ; soit la possibilité de contrôler trois ambiances dans un même lieu en vue de satisfaire une typologie de clientèle étendue, avec à la clé, un accroissement sensible de son chiffre d’affaires.
Les fonctionnalités digitales des bâtiments mettront définitivement fin à ces dysfonctionnements exaspérants et improductifs aux conséquences non négligeables : arriver fatigué dans une chambre d’hôtel glaciale, perdre trente minutes d’un planning serré à chercher une salle de réunion pour un meeting improvisé, entrer dans un bureau aux lumières trop violentes pour les yeux ou mal aéré après un long usage, chercher vainement une place dans un restaurant, éloignée d’une sonorisation insupportable…etc.
Aujourd’hui se posent les premières briques digitales d’un socle commun aux bâtiments, qui s’étendra à tous types d’ouvrages. Toute technologie a vocation à se diffuser rapidement, portée en cela par la baisse des coûts, mais aussi par des modèles économiques encore émergents qui auront rapidement trouvé leur viabilité. Le bâtiment aura alors accompli sa révolution en offrant à ses usagers et ses exploitants toute une gamme de services intégrés qui accompagneront et soutiendront leur activité. Productifs ou bienveillants, les bâtiments anticiperont, dès leur construction, et au contraire de leurs prédécesseurs, la possibilité d’évoluer vers de nouveaux usages.
Biographie
Grégoire Viasnoff, 38 ans, diplômé de l’Ecole Centrale Paris, a rejoint le groupe Schneider Electric en 2009 afin de développer les activités Buildings et Sécurité sur la zone EMEA.
Depuis début 2012, il dirige la direction marketing de Schneider Electric France en charge des solutions Bâtiments Tertiaires. Ces solutions ont pour finalité le confort et l’efficacité énergétique des infrastructures, elles couvrent notamment les aspects de GTB, distribution électrique, régulation, HVAC et sécurité….
Il est par ailleurs en charge des relations avec les Tableautiers, les Installateurs, Facility Manager et Bureau d’Etudes en France.
De 2001 à 2009, Grégoire VIASNOFF a exercé des métiers de chefs de projet technique et commerce en France et à l’export au sein des Groupe EADS et SAFRAN.
Ajouter un commentaire