La mise en place d’un plan de Food Defense conformément au chapitre 6 du référentiel IFS* va devenir obligatoire pour toutes les entreprises du secteur agro-alimentaire. Mais qu’est-ce que la Food Defense ? Dans quel contexte ce concept est-il né ? Si le terme apparaît au début du 21ème siècle, il puise ses origines dans des événements antérieurs.
En 2003, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et son département Sécurité alimentaire ont proposé un document d’orientation aux gouvernements et aux industriels du secteur.
Depuis cette date, les États-Unis ont largement adhéré à des dispositifs de Food Defense qui font aujourd’hui l’objet de dispositions règlementaires avec une analyse des risques revue à la hausse suite aux attentats du 11 septembre 2001.
Si les Américains sont très vigilants car exposés à des menaces de risques terroristes de type NRBC (risques nucléaires, radiologiques, bactériologiques, chimiques voire physiques), les industriels européens le sont beaucoup moins. Ainsi, le concept de Food Defense trouve peu d’échos auprès des industriels français. Et pourtant, les exemples d’attaques ne manquent pas.
Protéger la chaîne alimentaire contre les risques d’actions malveillantes, criminelles ou terroristes
- Dans le milieu des années 1970, plusieurs groupes terroristes ont menacé de contaminer les exportations alimentaires destinées aux nord-Américains ou aux Européens. Revue de quelques cas concrets.
- En 1977, du mercure – probablement injecté par seringue – a été retrouvé dans des agrumes en provenance d’Israël. Douze personnes ont été affectées et le pays a connu une forte chute de ses exportations.
- En 1984, une secte religieuse qui voulait influencer une élection locale a contaminé des salades avec des bactéries de salmonelle. Environ 600 personnes ont été touchées.En 1991, ont été découvertes des traces de benzène dans l’eau de Perrier. Conséquence ? L’entreprise a rappelé ces produits et a connu une chute de 35 % de son chiffre d’affaires.Quatre ans plus tard, du champagne volontairement contaminé au cyanure a causé le décès de dix personnes. Plus récemment, en 2007, des pâtisseries réfrigérées désignées « sans arachides » contenaient l’aliment en question, créant des réactions anaphylactiques chez les personnes allergiques mais aussi la fermeture de l’usine.
Depuis 2007, de nombreuses recommandations en faveur d’une démarche de Food Defense ont été émises. C’est le cas des méthodes Carver et Shock, nées aux Etats-Unis, ou du Guide des recommandations pour la protection de la chaîne alimentaire contre les risques d’actions malveillantes, criminelles ou terroristes édité par le ministère de l’Agriculture.
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