1. Tout d’abord, en quoi consiste ton métier ?
Je suis consultant Senior en développement durable. Je travaille au sein des équipes développement durable de Schneider Electric, chargées d’accompagner des clients dans la mise œuvre de leurs stratégies de durabilité. C’est une activité de service, qui s’articule autour de plusieurs pôles : achat d’électricité renouvelable, déploiement de mesures d’efficacité énergétique ; définition de trajectoires de réduction d’émissions de gaz à effets de serre ; rédaction de plans de transitions ; aide à la publication des rapports RSE des cadres volontaires (ex : CDP) et obligatoires (ex : CSRD). Sur ce dernier enjeu, mon équipe accompagne la transformation des groupes dans leurs modèles économiques. L’une des motivations de ces transformations réside dans les contraintes règlementaires. C’est dans ce cadre j’accompagne les entreprises dans la mise en œuvre de leurs stratégies de transformation en lien avec les règlementations européennes, notamment la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) sur le reporting extra-financier, et les obligations des marchés carbones notamment l’ETS (le système d’échanges de quotas européens) et le CBAM (le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières). A ce titre, je siège au sein du comité d’experts de la Commission européenne sur le CBAM.
2. Quelles études as-tu fait pour y parvenir ?
Je suis titulaire d’une licence et d’un master en sciences politiques de l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble. J’ai étudié le droit public européen, le droit administratif, le droit international public, la macroéconomie et la microéconomie, l’économie budgétaire ainsi que la géopolitique.
3. Parle nous de ton parcours
J’ai d’abord travaillé en tant qu’assistant parlementaire à l’Assemblée nationale, puis en tant que collaborateur au sein du cabinet du président du Département de l’Isère, avant de rejoindre le bureau des affaires publiques de Schneider Electric auprès des institutions européennes. A Bruxelles, j’ai occupé différents postes pendant 7 ans. J’ai d’abord eu pour mission de mener les actions de plaidoyer auprès des institutions européennes dans le cadre de la révision de la directive sur la performance énergétique des bâtiments (EPBD). Par la suite, j’ai été en charge des relations avec le Parlement européen avant de mener les actions de plaidoyer autour des règlementations énergie et climat du Pacte vert européen, notamment les révisions des directives renouvelables et efficacité énergétique, ainsi que celles concernant les marchés carbones (directive sur l’ETS, règlement CBAM). Par actions de plaidoyer on entend notamment le travail d’amendements sur des projets de texte législatif, l’intervention à des tables rondes et évènements de think tank ou bien organisés par les institutions européennes, la rédaction de papiers de plaidoyers y compris avec des ONG, et enfin les rencontres avec les officiels européens et euro-députés. Par la suite, j’ai rejoint les équipes développement durable de Schneider Electric, pour soutenir l’application concrète de ce nouveau cadre règlementaire auprès des entreprises.
4. Peux-tu partager un projet où tu as eu un impact significatif en matière de durabilité
Un acteur majeur de la sidérurgie en France avait besoin de connaître l’empreinte carbone de ses fournisseurs en acier pour les inciter à diminuer les émissions de leur processus de production, et réduire ainsi les coûts associés à l’achat de certificats dits « CBAM ». Ces certificats couvrent les émissions de CO2 dites importées de produits à haute intensité carbone (acier, métal, aluminium, ciment), et pour lesquels le risque de fuite de carbone est élevé. Nous avons accompagné les fournisseurs de ce sidérurgiste pour calculer leurs empreintes carbones, et nous avons identifié ceux en capacité de changer leurs modes de production pour fabriquer de l’acier moins émetteur de CO2. Je peux également citer l’accompagnement d’un club de foot londonien de Premier League dans sa stratégie d’achat d’électricité renouvelable, afin de satisfaire à des critères plus stricts quant à l’origine des certificats d’électricité renouvelables, et remplir ainsi les critères dits SBTi (« Sciences-Based Targets Initiative »).
5. Quelle(s) mission(s) préfères-tu dans ton métier ?
Rendre intelligibles et concrètes des obligations règlementaires essentielles pour la transformation des modèles économiques. Soutenir les équipes en charge du développement durable dans les entreprises, qui rencontrent parfois des résistances en interne ou auprès de leur comité exécutif, pour faire avancer leurs projets. Continuer à dialoguer avec les décideurs européens pour m’assurer que les réglementations soient concrètement applicables. L’objectif est de favoriser une transition durable des entreprises tout en préservant la compétitivité du tissu industriel européen.
6. Quelles sont les plus grands challenges auxquels tu fais face dans ton travail ?
Suivre et connaître sur le bout des doigts les évolutions règlementaires, qui sont par essence des objets politiques et peuvent donc être détricotées au grès des fluctuations politiques, des bouleversements économiques ou encore des évènements géopolitiques.
7. Quelle(s) valeur(s) d’IMPACT incarnes-tu au quotidien dans ton travail ?
« Action » est sans doute la valeur cardinale qui guide les consultants des équipes de Schneider Electric Durabilité. Notre rôle prend sens dans notre capacité à agir avec responsabilité et rapidité, à être force de proposition en travaillant au plus près de nos clients, en analysant leurs impacts, en construisant des feuilles de routes susceptibles d’être actionnables pour leurs parties prenantes, et en fixant des objectifs de développement durables ambitieux et atteignables.
8. Quelles évolutions de métiers peut-on imaginer lorsqu’on est Sustainability Consultant ?
Au sein du groupe de nombreuses évolutions sont envisageables, notamment dans les équipes Environnement, dans les équipes en charge du reporting extra-financier, ou encore à des postes de responsables développement durable d’offres de produits ou de conformité dans les équipes achats par exemple.
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